L'Italie gardera ses crucifix à l'école

Rédigé par Marco SANTI

L'Italie n'aura pas à décrocher les crucifix des murs de ses écoles publiques car ces symboles religieux n'ont pas d'influence sur les élèves, a jugé vendredi la Cour européenne des droits de l'Homme,

infirmant ainsi une précédente décision.La présence d'un crucifix dans les classes des écoles publiques italiennes ne viole pas le droit à l'instruction, a estimé vendredi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), infirmant une décision de première instance condamnant l'Italie.

En novembre 2009, la CEDH avait jugé la présence de ce symbole religieux "contraire au droit des parents d'éduquer leurs enfants selon leurs convictions" et "au droit des enfants à la liberté de religion et de pensée". 

Dans son arrêt définitif, rendu public à Strasbourg, la CEDH "conclut qu'en décidant de maintenir les crucifix dans les salles de classes de l'école publique fréquentée par les enfants de la plaignante, les autorités ont agi dans les limites de la latitude dont dispose l'Italie dans le cadre de son obligation de respecter le droit des parents d'assurer cette instruction conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques". 

La cour avait été saisie en 2006 par Soile Lautsi, mère de deux enfants scolarisés en 2001-2002 dans une école publique de la province de Padoue. Un crucifix était accroché dans les salles de classe et la plaignante estimait que ses deux fils, non catholiques, subissaient ainsi une différence de traitement discriminatoire par rapport aux élèves catholiques et à leurs parents. 

La décision des juges européens avait suscité un tollé dans la péninsule. Elle avait aussi été contestée dans d'autres pays qui n'ont pas rompu avec les symboles religieux, souvent par tradition. 

Décision "historique", selon le Vatican

Le Vatican a accueilli "avec satisfaction" vendredi la décision "historique" de la Commission européenne des Droits de l'Homme (CEDH) d'autoriser les crucifix dans les écoles italiennes, a indiqué son porte-parole le père Federico Lombardi.

"La Cour a reconnu que l'exposition du crucifix n'est pas de l'endoctrinement mais l'expression de l'identité culturelle et religieuse des pays de tradition chrétienne", s'est-il félicité dans un communiqué.

Pour le père Lombardi, il est reconnu en outre "à un niveau juridique international qui fait hautement autorité que la culture des droits de l'homme ne doit pas être en contradiction avec les fondements religieux de la civilisation européenne à laquelle le christianisme a apporté une contribution essentielle".

Le Vatican se réjouit également que, selon le principe de la subsidiarité, "soit garanti à chaque pays une marge d'appréciation quant à la valeur des symboles religieux dans sa propre histoire culturelle et sa propre identité nationale".

Démocratie Natioanle se réjouit de ce jugement plein de bon sens.