Syrie
1 - INTERVIEW DE BASHAR AL-ASSAD PAR DAVID PUJADAS
Il n’y a pas eu de contraintes sur les questions.
Nous étions totalement libres.
Les questions n’ont pas été communiquées.
L'interview de bachar al-assad doit être portée à la connaissance du public.
Introduction
Quatre ans après le début de la guerre en Syrie, le Président de la république arabe syrienne Bashar al-Assad, répondait pour la première fois aux questions d’une télévision française. Un entretien réalisé le dimanche 19 avril 2015 à Damas par David Pujadas pour France 2..
Bashar al-Assad revient sur sa responsabilité dans le conflit, la répression et les bombardements contre les civils.
Il réfute ainsi l'utilisation "d'armes aveugles" et explique que "les armes utilisées contre les terroristes sont des armes qui nécessitent de viser" et que ce sont "les gouvernement occidentaux" qui ont inventé "l'utilisation d'armes chimiques et du chlore."
Vidéo
Il y a des contacts, mais il n'y a pas de coopération.(...)
Nous sommes prêts au dialogue mais comment établir un dialogue avec un régime qui soutient les terroristes et pourquoi faire?
Texte intégral de l’interview
Il n’y a pas eu de contraintes sur les questions.
Nous étions totalement libres.
Les questions n’ont pas été communiquées.
L'interview de bachar al-assad doit être portée à la connaissance du public.
Président al-Assad : Dès les premières semaines du conflit, les terroristes se sont infiltrés dans la situation en Syrie avec l’appui d’Etats occidentaux et régionaux.
Ils ont commencé à attaquer les civils et à détruire des propriétés publiques et privées. Tout ceci est sur internet, et ce sont eux qui ont mis ces vidéos en ligne, pas nous.
Notre rôle en tant que gouvernement est de défendre notre société et nos citoyens.
Si ce que vous venez de dire était vrai, comment un gouvernement ou un président qui a agi de façon brutale envers sa population, tué ses concitoyens et affronté les pays et les forces politiques les plus puissants au monde bénéficiant des pétrodollars des pays du Golfe, comment un tel président peut-il bien résister pendant quatre ans ?
Est-il possible d’avoir le soutien de son peuple quand on est brutal avec lui ?
Président al-Assad : Non, bien sûr que non.
Mais l’autre question que l’on doit poser est la suivante : Si le premier policier a été tué au sixième jour du conflit, comment a-t-il été tué ? Par les manifestations pacifiques ? ou par les haut-parleurs des manifestants ? Il a été tué par des terroristes ! Quelqu’un a pris une arme à feu et a tiré sur ce policier. Peu importe qu’il soit djihadiste ou pas, c’est un terroriste car il a tué un policier !
Président al-Assad : Toute personne a assurément le droit de réclamer la liberté, et tout gouvernement doit appuyer la liberté, conformément à la constitution.
Mais la liberté signifie-t-elle qu’on tue les civils et les policiers ? Qu’on détruise les écoles et les hôpitaux, l’électricité… les infrastructures?
Tout cela n’appartient pas au gouvernement, mais au peuple syrien. Ce n’est pas au gouvernement, ce n’est pas à moi. C’est une propriété publique.
C’est ça ce que vous entendez par liberté?
Président al-Assad : Mais l’EI a été créé en Irak en 2006 sous la supervision des Américains. Je ne suis pas en Irak. Je n’y ai jamais été. Je ne contrôlais pas l’Irak. C’était les Américains qui contrôlaient l’Irak.
L’EI est venue d’Irak en Syrie, car le chaos est contagieux. (Quand le chaos est à votre porte), vous devez vous attendre à ce qu’il entre chez vous.
Président al Assad : Laissez-moi continuer...
Lorsqu’il y a le chaos dans un pays, il devient un terrain fertile pour y faire venir les terroristes. Ainsi, lorsqu’il y a eu le chaos en Syrie, l’EI est venue en Syrie.
Avant l’EI, il y avait le front Al-Nusra, qui fait partie d’Al-Qaïda.
Et auparavant, il y avait les frères musulmans. Ils constituent tous le socle sur lequel s’est appuyé l’EI pour faire son apparition.
Président al-Assad : Normalement les choses ne sont pas absolues. Il n’est pas précis de dire qu’on n’assume pas une responsabilité, car chacun a une part de responsabilité.
Nous autres en Syrie, nous avons nos problèmes. Le gouvernement est responsable. Chacun d’entre nous est responsable. Tout citoyen syrien est responsable.
Mais là je parle de ce qui a amené l’OEI en Syrie. Le chaos. Et votre gouvernement, ou si vous préférez qu’on le désigne par le terme “régime” comme ils le font pour nous, le régime français est responsable car il a soutenu ces djihadistes en les considérant comme une opposition modérée.
Président al-Assad : Ceux qui à l’heure actuelle reçoivent le soutien et possèdent des armes occidentales appartiennent à l’OEI. Ils ont été armés et équipés par votre Etat et par d’autres pays occidentaux.
Votre ministre de la défense l’a déclaré publiquement au début de l’année en affirmant avoir envoyé des armes. Par conséquent, ceux que vous qualifiez de modérés ont diffusé en 2012, avant que l’OEI n’apparaisse et que l’Occident ne reconnaisse l’existence même du Front Al-Nusra, une branche d’Al-Qaida, ils ont diffusé des vidéos dans lesquels ils dévoraient le cœur d’un soldat syrien, mutilaient les corps d’autres victimes, et en décapitaient d’autres.
Ce sont eux qui ont diffusé ces images, pas nous. Comment pouvez-vous ignorer cette réalité, puisque ce sont eux qui diffusent de telles images et vous disent que telle est la réalité
Président al-Assad : Nous n’avons jamais entendu parler au sein de notre armée d’armes aveugles. D’ailleurs aucune armée au monde, y compris la nôtre, n’accepterait d’utiliser des armes qui ne peuvent pas cibler avec précision, car elles n’auraient aucun intérêt, elles seraient inutiles d’un point de vue miliaire.
Par ailleurs, lorsque vous parlez de tueries aveugles qui ne font aucune discrimination entre civils et combattants, il ne s’agit pas d’armes mais de la manière dont vous faites usage de ces armes. La preuve, ce sont les drones utilisés par les Américains au Pakistan et en Afghanistan, qui tuent des civils beaucoup plus que des terroristes. Ce sont les armes les plus précises au monde. Ce n’est donc pas un problème de type de bombes. Nous avons des bombes conventionnelles et des armements classiques réguliers.
Président al-Assad : C’est quoi les barils explosifs ?
Pouvez-vous me dire ce que c’est ?
Président al Assad : Ce n’est pas une preuve !
Ce sont deux images de deux choses différentes. Personne ne peut les relier l’une à l’autre.
Nous sommes disposés à tout dialogue réalisant l’intérêt des Syriens…
Nous n’avons pas utilisé le chlore, et nous n’en avons pas besoin !
Président al-Assad : Alep et Hama ! Non, non. Cette image que vous montrez, qu’est ce que c’est ? Je n’ai jamais vu une chose ce genre de chose dans notre armée ? Je ne parle pas des hélicoptères. Je parle de ces deux photos. Qu’est-ce qui vous permet de les associer l’une à l’autre ?
Président al-Assad : Non, il faut que ce soit vérifier. Mais dans notre armée, nous n’utilisons que des bombes conventionnelles qui nécessitent de viser. Nous n’avons aucun armement qui puisse être utilisé aveuglément. C’est tout.
Président al-Assad : Oui, bien sûr. Je n’ai pas dit que nous n’avons pas d’hélicoptères, ni que nous ne les utilisons pas.
Je parle des armes avec lesquelles nous visons les terroristes. A quoi bon tuer aveuglément? Pourquoi tuer les civils? La guerre en Syrie consiste à gagner le cœur des gens, et non à les tuer. Si vous tuer les gens, vous ne pouvez pas rester au gouvernement ou rester président. C’est impossible.
Président al-Assad : Non, c’est un autre faux récit donné par des gouvernements occidentaux. Pourquoi ? Parce que nous possédons deux usines de chlore. L’une a été fermée il y a plusieurs années et n’est plus donc opérationnelle, l’autre se trouve au Nord de la Syrie, et c’est l’usine la plus importante. Elle se situe sur la frontière avec la Turquie et se trouve sous le contrôle des terroristes depuis deux ans. Nous avons envoyé à l’ONU des documents officiels à ce sujet. Ils voulaient venir, et nous ont adressé une réponse officielle disant qu’il leur était impossible d’arriver jusqu’à cette usine. Par conséquent, le chlore en Syrie et sous le contrôle des groupes armés. Par ailleurs, ce ne sont pas des armes de destruction massive. Les armes conventionnelles que nous possédons sont beaucoup plus efficaces que le chlore. Nous n’avons donc pas besoin de l’utiliser de toute manière.
Président al Assad : Nous n’avons pas utilisé le chlore, et nous n’en avons pas besoin. Nous avons nos armements classiques, et nous pouvons atteindre nos objectifs sans y avoir recours. Nous n’en avons pas besoin. Il n’y a aucune preuve.
Président al-Assad : Non, non. En réponse à toutes les allégations concernant l’usage, dans le passé ou le présent, d’armes chimiques, c’est nous qui demandions toujours aux institutions internationales d’envoyer des délégations pour enquêter. C’était nous qui avons formulé cette demande et pas le camp adverse. Il y a deux ans, nos soldats ont été exposés au gaz sarin. Nous avons invité l’ONU à mener une enquête. Comment aurait-on pu le faire si c’était nous qui utilisons ce gaz? Ce n’est pas vrai.
Président al-Assad : Nous l’avons déjà fait. Nous le faisons toujours. Nous n’avons aucun problème à cet égard.
Président al-Assad : Ni l’un ni l’autre. Il n’y a bien entendu aucun problème à attaquer les terroristes. Mais si la coalition n’est pas sérieuse, cela ne nous aide pas.
Président al-Assad : Si vous comparez le nombre de frappes aériennes effectuées par les forces de la coalition composée de 60 Etats à celles que nous avons effectuées, nous petit Etat, vous constaterez que nous bombardons parfois 10 fois plus que la coalition en l’espace d’une journée. Est-ce sérieux? Ça leur a pris quatre mois pour libérer ce que leurs médias appellent la ville de Kobani, sur les frontières turques, malgré la présence de combattants syriens sur le terrain. Ils ne sont donc pas sérieux jusqu’à présent. Une autre preuve, c’est que l’OEI s’est élargie en Syrie, en Irak, en Libye et dans la région en générale.
Comment pouvez donc dire que la coalition a été efficace? Ils ne sont pas sérieux, c’est la raison pour laquelle ils n’aident personne dans cette région.
Président al-Assad : J’ai dit qu’ils ne sont pas sérieux de toute manière. On ne peut pas former une coalition contre le terrorisme et soutenir en même temps les terroristes. Ça nous est donc égal qu’ils frappent en Syrie, en Irak ou dans les deux à la fois, tant qu’ils continuent à soutenir ces mêmes terroristes en même temps. Ils envoient des armes à ces mêmes terroristes sous prétexte de soutenir l’opposition modérée. Au moment même où Obama a qualifié cette opposition d’illusoire. A qui donc vont ces armes réellement ? Aux terroristes. C’est contradictoire. C’est voué à l’échec.
Par ailleurs, lorsque vous parlez de tueries aveugles qui ne font aucune discrimination entre civils et combattants, il ne s’agit pas d’armes mais de la manière dont vous faites usage de ces armes. La preuve, ce sont les drones utilisés par les Américains au Pakistan et en Afghanistan, qui tuent des civils beaucoup plus que des terroristes.
Président al-Assad : Il y a des contacts, mais il n’y pas de… coopération.
Président al-Assad : Nous avons rencontré certains responsables de vos services de renseignement, mais il n’y a point de coopération.
Président al-Assad : Non. Rien du tout.
Président al-Assad : Ce sont eux qui sont venus en Syrie, et pas nous qui sommes allés en France. Ils sont venus peut-être pour un échange d’informations. Mais lorsque vous souhaitez établir ce genre de coopération, ça doit être dans les deux sens: Nous les aidons, et ils nous aident en retour. Mais d’après vos politiques et celle du gouvernement français, il faudrait les aider alors qu’ils soutiennent les terroristes et tuent nos citoyens. ça ne marche pas comme ça.
Président al Assad : Oui, nous les avons rencontrés. Il y a eu une réunion avec eux.
Président al-Assad : Oui. Nous, nous n’avons rien à demander aux services de renseignement français. Nous disposons de tous les renseignements sur les terroristes.
Président al-Assad : Non, nous n’en avons aucun dans les prisons. Nous n’avons que des informations. La plupart de ces djihadistes viennent ici pour combattre, mourir et aller au paradis. Telle est leur idéologie. Ils ne sont donc pas prêts à aller dans les prisons, quelles qu’elles soient.
Président al-Assad : Non, nous n’en avons aucun dans nos prisons.
Président al-Assad : Ils doivent d’abord me convaincre qu’ils ne soutiennent pas les terroristes, et qu’ils ne sont pas impliqués dans l’effusion de sang en Syrie. Ce sont eux qui se sont trompés à l’égard de la Syrie. Nous n’avons tué aucun français ni aucun européen. Nous n’avons pas aidé les terroristes dans votre pays. Nous n’avons pas aidé ceux qui ont attaqué Charlie Hebdo. C’est vous qui avez aidé les terroristes. Par conséquent, votre pays, les responsables occidentaux doivent nous convaincre qu’ils ne soutiennent pas les terroristes. Mais nous sommes prêts à tout dialogue, prenant en considération le fait que ceci sera dans l’intérêt des citoyens Syriens.
On ne peut pas former une coalition contre le terrorisme et soutenir en même temps les terroristes. Ça nous est donc égal qu’ils frappent en Syrie, en Irak ou dans les deux à la fois, tant qu’ils continuent à soutenir ces mêmes terroristes en même temps.
Président al-Assad : Non, nous sommes toujours intéressés au dialogue avec quiconque. Mais comment peut-on établir un dialogue avec un régime qui soutient le terrorisme dans notre pays. Et pour quelle raison? Telle est la question. Lorsqu’ils changeront de politique, nous serons prêts pour le dialogue. Sans ça, le dialogue n’aura aucun but. Il n’y a pas de dialogue pour le dialogue. L’objectif est d’aboutir à certains résultats. Pour moi, le résultat serait que le gouvernement français cesse son appui aux terroristes dans mon pays.
Président al-Assad : Je crois que le principal message qui doit lui être adressé doit l’être par le peuple français. Les sondages en France montrent bien le message que Hollande devrait écouter davantage. A savoir, qu’il est le président le plus impopulaire depuis les années cinquante. Il devrait s’occuper de ses citoyens et les protéger des terroristes qui viennent en France. En ce qui me concerne, en tant que président qui souffre en Syrie avec ses citoyens de ce terrorisme, je pense que le message le plus important est que ce que vous avez vécu en France n’est que la partie émergée de l’iceberg. Quand on parle de terrorisme, sachez qu’il y a toute une montagne sous la mer. Soyez conscients que cette montagne s’en prendra à votre société.
Président al-Assad : Bien sûr que nous sommes prêt. J’ai dit que nous sommes disposés à mener un dialogue avec tout pays dans le monde, y compris avec les grandes puissances… y compris avec la France. Mais j’ai dit que le dialogue doit s’appuyer sur une politique précise. Les fers de lance contre la Syrie ont été: un, la France. Deux, le Royaume-Uni. Ce n’était pas les Etats-Unis cette fois au soutien des terroristes en Syrie. Obama a reconnu que l’opposition modérée en Syrie est une illusion.
Président al-Assad : Exactement. Que veut-il dire par “nous pouvons leur fournir des armes, et ils pourront gagner la guerre?” Qu’est-ce que ça veut dire? Que signifie ce fantasme? Ils ont dit qu’ils allaient armer l’opposition modérée. Pouvez vous me dire ce que c’est que cette opposition modérée? Où est-elle? Nous, nous ne la voyons pas. Nous vivons en Syrie et vous, vous vivez en France. Moi je vis ici et je ne vois pas cette opposition modérée pour la combattre, si nous devons la combattre. Elle n’existe pas.
Président al Assad : Il y a une grande différence entre l’intervention et l’invitation. Tout pays, tout gouvernement dans le monde, tout Etat a le droit d’inviter n’importe quel pays ou n’importe quel parti ou organisation à l’aider dans n’importe quel domaine. Mais nul pays n’a le droit d’intervenir sans y être invité. Nous avons invité Hezbollah, mais pas les Iraniens. Ils n’y a pas de troupes iraniennes en Syrie, et ils n’ont envoyé aucune force.
Président al-Assad : Non, non. Ils ne combattent pas. Nous avons avec l’Iran des relations régulières, et ce depuis plus de trente ans. Des commandants et des officiers vont et viennent entre les deux pays conformément à la coopération existant entre nous depuis bien longtemps. C’est différent que de participer aux combats. Ils ne combattent pas. En tant que gouvernement, nous avons droit à ce genre de collaboration. En revanche, la France et d’autre pays n’ont pas le droit de soutenir qui que ce soit dans notre pays. C’est une violation du droit international, de notre souveraineté et des valeurs dont ils se vantent, ou dont certains prétendent être fiers depuis des décennies, voire peut-être depuis des siècles; et parmi lesquelles celle de la démocratie. Est-ce de la démocratie que d’envoyer des armes aux terroristes et de les appuyer? Ai-je le droit de soutenir les terroristes qui ont attaqué Charlie Hebdo par exemple?
Président al-Assad : Tout d’abord, je vais être franc avec vous. Personne ne prend plus aux sérieux les déclarations des responsables français. Pour une simple raison: c’est que la France est devenue en quelque sorte un satellite de la politique américaine dans la région. Elle n’est pas indépendante, et n’a aucun poids. Elle n’a plus aucune crédibilité.
Par ailleurs, En tant que responsable, je m’occupe toujours de l’opinion du peuple et des citoyens syriens. ce n’est pas la France ou un autre pays qui a fait de moi ce que je suis. Je suis là par la volonté des citoyens syriens, et c’est ça ce qui m’importe.
Président al-Assad : Non. Rien ne sera plus comme avant. Revenir au point de départ signifie que nous n’évoluons pas, et que nous n’avons pas tiré les bonnes leçons du conflit. Plusieurs leçons se dégagent de ce conflit. Nous devons les assimiler et faire en sorte que les choses s’améliorent, et non qu’elles reviennent comme avant. Il y a là une grande différence.
Président al-Assad : Peu m’importe. Ce qui m’intéresse c’est ce que souhaite le peuple syrien. S’ils veulent Bachar Al-Assad, il restera. S’ils ne veulent pas de lui, il quittera sur le champ. Je veux dire comment sera-t-il en mesure de gouverner sans l’appui de son peuple? Il ne le pourra pas.
Président al-Assad : D’abord, si je ne jouissais pas du soutien, le peuple n’aurait pas soutenu l’armée et on n’aurait pas pu résister pendant quatre ans. Comment pouvez-vous résister sans l’appui du peuple?
Nous sommes toujours intéressés au dialogue avec quiconque. Mais comment peut-on établir un dialogue avec un régime qui soutient le terrorisme dans notre pays. Et pour quelle raison? Telle est la question. Lorsqu’ils changeront de politique, nous serons prêts pour le dialogue. Sans ça, le dialogue n’aura aucun but. Il n’y a pas de dialogue pour le dialogue.
Président al-Assad : Il y a 23 millions de Syriens. Comment peuvent-ils avoir peur d’une seule personne, ou d’un seul service de renseignement, ou d’un seul gouvernement? Ce n’est pas réaliste, et c’est insensé.
Président al-Assad : Non. Nous étions sur la voie de la démocratie. C’est un long processus. Il n’y a pas un point que vous atteignez et vous dites “c’est ça la démocratie”. Si vous voulez nous comparer à l’occident, à la France et à d’autres pays, je dirai “non”. Vous êtes certainement bien plus avancés que nous en raison de votre histoire et de plusieurs circonstances et facteurs. Mais si vous voulez nous comparer à votre ami le plus proche, l’Arabie saoudite, je dirai bien sûre que nous avons la démocratie. Ça dépend donc avec qui vous me comparez.
Président al-Assad : Sans hésitation. Si c’est le cas, je le ferai sans hésitation. Je quitterai le pouvoir. Si je suis la cause du conflit dans mon pays, je ne dois pas être là où je suis. C’est évident.
Président al-Assad : Indépendamment des accusations qui nous ont été adressées à l’époque de l’avoir tué, il était dans un quartier résidentiel sous contrôle du gouvernement. Il a été tué par un obus mortier et non par balle. Il est évident que le gouvernement ne se serait pas bombardé, ni n’aurait bombardé les quartiers de ses propres partisans. Il est donc très clair, et tout le monde le sait, plusieurs médias français l’ont reconnu: il a été tué par un obus mortier tiré par ce que vous appelez l’opposition, alors qu’il s’agit en fait de terroristes. Il a sans aucun doute été tué par eux. Mais votre question était sur l’enquête?
Président al Assad : Non. Nous n’avons rien à prouver. Nous avons nos propres procédures légales; et lorsqu’un crime est commis en Syrie, nous suivons ces procédures comme n’importe quel autre pays. En Syrie, nous avons un système judiciaire et ds procédures habituelles. Si vous voulez en savoir plus après cette interview, on peut vous renvoyer vers les autorités compétentes.
Président al-Assad : Bien sûr, aucun problème.
Président al-Assad : Ça dépend de l’existence ou non d’un accord entre les deux gouvernements. S’il y a un accord, une convention ou un traité relatif au système judiciaire entre les deux pays et la coopération bilatérale dans ce domaine, il n’y a pas de problème. Ce n’est pas une décision politique.
Président al-Assad : C'est moi qui vous remercie