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La charia


5 - SON APPLICATION DANS LE MONDE


Population musulmane dans le monde (Source Pew Research)

Introduction

Plus la charia s'implante dans un pays et plus ce pays devient hostile à l'Occident et aux valeurs que nous défendons : la liberté d'expression, le droits de la personne, la liberté de religion, la liberté de croire ou de ne pas croire, la laïcité, l"autonomie de l'État par rapport au religieux, etc...

L'application de la charia est au-delà de la croyance religieuse et de la spiritualité personnelle, c'est une interprétation du monde, une vision de l’organisation de la société, y compris le monde profane, et un rôle donné à la religion dans l’exercice du pouvoir.

En ce triple sens (interprétation du monde, organisation sociale, relation au pouvoir), il s’agit d’une idéologie politique contemporaine.


LA CHARIA EST À DES LIEUES DE L'ESPRIT DE LA DÉMOCRATIE OÙ L'ÊTRE HUMAIN A TOUTE SA PLACE


5.1 - Les Etats où la charia est le plus largement appliquée

La charia est appliquée de manière très stricte dans certains Etats musulmans.

L'Arabie Saoudite, les pays du Golfe, l'Iran notamment en font la source principale du droit. Les derniers bouleversements dans le monde arabe laissent envisager l'allongement prochain de cette liste.

Les Etats où la charia est le plus largement appliquée sont :

  • en Asie : l'Iran, l'Arabie saoudite, le Pakistan, l'Afghanistan, l'Iraq, le Yemen, Oman et les Emirats arabes unis ;
  • en Afrique : le Soudan et le Nigeria.

5.2 - L'implantation, à divers degrés, de la charia dans les pays musulmans

Plus la charia s'implante dans un pays et plus ce pays devient hostile à l'Occident et aux valeurs que nous défendons :

la liberté d'expression, le droits de la personne, la liberté de religion, la liberté de croire ou de ne pas croire, la laïcité, l"autonomie de l'État par rapport au religieux, etc...

Arabie saoudite

L'Arabie Saoudite produisit Oussama Ben Laden, fondateur d'Al-Qaeda et finance à coup de milliards les islamistes (qui travaillent à l'instauration de la charia) dans les pays musulmans comme dans les pays non-musulmans.

Elle est le pays qui applique la charia de la manière la plus rigoriste. Elle compose une sorte de constitution – dans le sens "loi suprême" –, mais cela pose problème car la charia n'est pas un corpus d'articles codifiés en vue de faire la loi. Ses prescriptions sont surtout morales, éthiques ou relèvent de la relation de l'homme à dieu. 

En Arabie saoudite, le mode de fonctionnement du droit et de la justice est semblable à ce qui existait avant le XIXe siècle : des individus sont formés aux sciences de l'islam et particulièrement au droit musulman, puis deviennent juges et sont saisis d'affaires d'ordre pénal et civil.

Ils appliquent un droit qui relève de l'islam sunnite dans une version rigoriste, le wahhabisme.

Les peines corporelles sont fréquemment appliquées. 

La Mutawa, la police religieuse assure l'application de la charia en veillant au respect de l'ordre en matière de prière, de jeûne, d'abstinence ou de stricte séparation des sexes.

Égypte

L'Égypte dispose d'une constitution et d'un système moderne de lois, adoptées par le parlement. Les choses sont un peu suspendues, du fait de la révolution, mais tout laisse à penser que la nouvelle constitution reproduira la même situation que l'ancienne, dont l'article 2 déclarait :

Les principes de la charia sont la source principale de la législation.

Constitution Égyptienne

Notons bien qu'il n'est pas question d'une application directe, mais de "principes" qui constituent une "source". C'est donc le parlement qui interprète ces sources afin d'élaborer les lois, dans une approche qui distingue les règles absolues de la charia (qu'il faut suivre aveuglément) et les règles relatives, qui peuvent évoluer dans le temps en fonction de la société. Sauf que la cour constitutionnelle n'a jamais identifié les règles absolues ! Cela laisse donc au parlement une grande marge de manœuvre pour adapter les principes de la charia. Ainsi, la répudiation existe par exemple toujours en Egypte mais est encadrée comme l'est la polygamie. Le prêt à intérêt est interdit en Egypte.

Yémen

La constitution fait référence à la charia et son application s'approche de celle de l'Arabie saoudite, puisque le droit pénal reste influencé par le droit musulman.

Cependant, le Yémen est un pays où la loi ne parvient pas à s'étendre à toutes les provinces et où les coutumes et l’exercice local du pouvoir prennent parfois le dessus.

C'est plus ou moins la même chose en Afghanistan.

Tunisie

En Tunisie, Rached Ghannouchi, leader du parti islamiste Ennahda, arrivé en tête lors des élections de l'Assemblée Constituante, a passé plus de quarante ans de sa vie à militer pour l'instauration de l'islamisme dans le monde arabe et a prêché l'application stricte de la charia.

Qui est Rached Ghannouchi ?

Il est le chef du parti Ennhada qui a séduit 41,7 pour cent de l'électorat tunisien en 2011.

A une question d’un quotidien algérien : « Quelle est la place de la laïcité dans la société islamique ? », M. Ghannouchi répond :

La société islamique est fondée sur l’interprétation des valeurs organisant la vie des individus et des communautés. De plus, elle organise le côté spirituel de ces derniers. C’est pourquoi on ne saurait concevoir de société islamique laïque, ou de musulman laïc que si ce n’est en renonçant à ce qui est essentiel en islam. Car la foi en Dieu n’est pas essentielle en islam ; l’essentiel, c’est la foi en l’unicité de Dieu. Par conséquent, toute législation qui s’inspire d’autres sources pourrait porter atteinte à cette unicité. Une société ne saurait être islamique qu’à condition de ne pas être laïque et d’accepter l’unicité de Dieu.

Rached Ghannouchi

(Interview accordée par M. Ghannouchi au quotidien algérien Algérie actualité du 12 octobre 1989).

Libye

En Libye, les nouveaux dirigeants pour l'instant à la tête du CNT ont indiqué qu'ils souhaitaient que la charia soit le fondement de la nouvelle Constitution. Mouammar Kadhafi, pourtant sunnite, ne reconnaissait pas la sunna. Ce qui lui a valu les foudres des pays des monarchies de droit divin du Golfe arabique. C'est son livre vert qui faisait figure de sunna.

Iran

En matière familiale, on est dans une application assez stricte du droit musulman, mais cette fois-ci dans sa version chiite. Il est par exemple possible de souscrire un mariage temporaire ou, pour un homme, de demander la répudiation de sa femme.

Les juges, qui ont suivi une longue formation à l'école religieuse, étudient ces requêtes et examinent leurs conséquences (les pensions alimentaires pour la répudiation par exemple).

En matière d’adultère la lapidation était la peine requise.

L'Iran travaille au développement d'un armement nucléaire et brande des menaces à l'endroit des pays qu'il juge comme étant « infidèles ».

Afghanistan

L'Afghanistan (sous le régime taliban), le Soudan et la Somalie devinrent tour à tour des terres fertiles au terrorisme islamique, et ce, dans la mesure où la charia augmentait son emprise.

Pakistan

Le Pakistan a connu une forte transformation de son droit. Dans le courant des années 1970, l'arrivée au pouvoir d'un dictateur s'est accompagnée d'une mise en place de la charia. Celle-ci s'applique en droit de la famille et en droit pénal.

Mais tout comme dans le cas de l'Égypte, ce n'est pas une application directe, puisque c'est le parlement qui adopte les lois.

Inde

L'Inde comprend la troisième population musulmane au monde, soit environ 138 millions de personnes, ce qui, ramené à la population totale de l'Inde, représente 13,4% du nombre d'habitants (chiffres tirés du recensement de 2001).

Pour ce qui est du droit pénal, la loi indienne s'applique à tous, mais le droit de la famille musulman peut s'appliquer spécifiquement à ceux qui le souhaitent, à travers des juridictions spéciales.

Ainsi, un Indien musulman qui veut se marier ou divorcer selon les préceptes de la loi musulmane peut le faire.

Indonésie

Seule région d'Indonésie à imposer la loi coranique, Banda Aceh a renforcé son application après le retrait des étrangers venus en aide aux victimes du tsunami de 2004. La province, peuplée de 4 millions d’habitants dont 98% de musulmans, est la seule région indonésienne régie par la loi canonique de l’islam, la charia.

La Wilayatul Hisbah (WH), la police de la charia, exclusivement féminine, patrouille la capitale en camion à la recherche des hommes qui ne sont pas à la mosquée.

Aceh a acquis un statut d’autonomie spéciale en 2001, lui permettant de faire entrer dans le code pénal des décrets islamiques.

Depuis quinze ans, les jeux d’argent et l'alcool sont interdits, les voiles et tenues longues exigées pour les femmes, les relations sexuelles hors mariage interdites, sous peine de flagellations publiques.

  • Aceh, une province d’Indonésie qui impose la loi islamique.

  • Le jeu, la consommation d’alcool, les relations homosexuelles sont considérés comme des délits passibles de la flagellation

  • Une jeune femme a pleuré de douleur en recevant les coups sous les huées de la foule

  • Un nombre grandissant de personnes, notamment de femmes, sont condamnées à des coups de canne à Aceh

  • Coupable d’avoir enfreint la loi islamique qui interdit aux personnes non mariées de se toucher, de se caresser ou de s'embrasser