Quand il est sorti aux États-Unis, en octobre 2009, l'ouvrage de Christopher Caldwell n'est pas passé inaperçu.

Non seulement parce que l'auteur, rédacteur au New York Times Magazine, est connu pour être l'un des meilleurs spécialistes américains des affaires européennes, mais aussi parce que la situation qu'il décrit, qu'il analyse, et dont il tire les conséquences à moyen terme – disons à 15 ou 20 ans d'échéance – est parfaitement conforme à ce que pensent tous les observateurs lucides : nous marchons à grands pas vers l'islamisation de l'Europe.

En France, le livre est sorti en octobre dernier et il a eu un certain succès. Michèle Tribalat, démographe et spécialiste de l'immigration, a accepté de le préfacer.
Ce n'est pas à proprement parler un « livre de plage ». Pourtant, sa lecture doit être vivement conseillée pour tous ceux qui ne sont pas indifférents à ce à quoi ressemblera notre pays dans une ou deux générations.
La grande force de Caldwell est de s'appuyer sur des documents, des études et des rapports très nombreux : 56 pa­ges de notes et de bi­bliographie en fin d'ouvrage.

La conclusion est dramatique. Elle est le fruit d'une démonstration implacable et, de ce fait, terrifiante...
De bons esprits, très « corrects », se réjouissent que les populations immigrées viennent chez nous pour nous aider à faire face à notre hiver démographique.

Une femme de Gaza a, en moyenne, 9 enfants, quand sa consœur allemande n'en a que 1,4.
Si bien que, si l'Allemagne avait eu un taux de croissance démographique comme à Gaza, depuis les années 1960, elle compterait aujourd'hui 550 millions d'habitants. Et 80 millions de jeunes âgés de 15 à 30 ans. Seraient-ils aussi pacifistes que les 7 millions d'Allemands de cet âge que compte ce pays aujourd'hui ? se demande malicieusement l'auteur.

Peuplée différemment, l'Europe sera-t-elle toujours l'Europe ?

Si encore, génération après génération, ces populations immigrées s'intégraient ou, mieux, s'assimilaient. Mais c'est exactement l'inverse que l'on constate. Turcs en Allemagne, comme Algériens en France, devenus ou non citoyens de leurs nouveaux pays, sont plus nombreux à retourner dans leurs villages d'origine pour chercher femme que ne le faisaient leurs parents ou leurs grands-parents.
Et le rejet de la culture occidentale, la sympathie pour le terrorisme islamiste, sont plus forts chez les nouvelles générations que chez les premières arrivées.

En France comme ailleurs, on a laissé se développer une culture irrédentiste au nom d'une tolérance antiraciste... et on se retrouve avec un nouvel antisémitisme, clairement affiché, mais non dénoncé (même par les voix autorisées de la communauté juive, des hommes comme Gilles-William Goldnadel faisant heureusement exception).

À quelques années exceptionnelles près, l'Europe n'a jamais été en paix avec l'Islam.
C'est même pour lui résister et lui faire victorieusement barrage qu'elle s'est construite.
Quand l'Europe sera musulmane, sera-t-elle encore l'Europe ? La réponse est évidemment non !...

Dumait Alain

Christopher Caldwell
Une révolution sous nos yeux
Comment l'islam va transformer la France et l'Europe
Éditions du Toucan