Lentement, mais sûrement, les assiettes se vident
Quand, en 2008, j'avais écrit « qu'il faudrait que l'on se serre (un peu) la ceinture », avant d'en arriver « à distinguer dans nos dépenses l'indispensable du superflu », nombreux furent ceux qui me reprochèrent mon ignorance des capacités financières et politiques dont disposaient les gouvernements et l'Union Européenne pour juguler « la CRISE ».
Après l'Islande, l'Irlande, le Portugal, la Grèce et l'Espagne, c'est maintenant Chypre qui se trouve en difficulté, en attendant peut être l'Italie, la France ou les Pays-Bas dans les mois à venir...
Et ce n'est pas le fait du hasard. Il est indéniable que la tourmente bancaire et financière trouve son origine outre-Atlantique où les gnomes de Wall Street et les requins de la finance ont été encouragés par Alan Greenspan afin de doper l'économie américaine. Ainsi, l'octroi de prêts financiers irréalistes à des consommateurs insolvables ont été la cause d'une bulle immobilière et de la prolifération de « subprimes ». La suite a été longuement analysée et commentée par des économistes indépendants, ce qui a permis la publication de nombreux ouvrages à ce sujet.
Mais si la FED (Banque Centrale Américaine) dispose de pouvoirs étendus, tel n'est pas le cas de la BCE (Banque Centrale Européenne) dont la mission principale –imposée par les chefs d'Etats et de gouvernements de l'Union Européenne – se limite à contenir l'inflation et non pas à intervenir au niveau économique. Là où la FED peut imprimer des centaines de milliards de dollars jour et nuit (65% de la monnaie en circulation dans le monde), la BCE, elle, ne peut qu'émettre des avis ou des recommandations aux Etats européens quant à la gestion de leurs budgets respectifs.
Est-ce de la faute des agences de notation (Standard & Poors, Fitch ou Moodys) ou encore des principales banques internationales –créancières des emprunts d'Etats – si la plupart des gouvernements européens ont sciemment affichés des budgets négatifs au cours des 30 dernières années, cause de déficits successifs ?
Afin de complaire à leurs électeurs, à leurs contribuables et à leurs fonctionnaires, une majorité de pays européens a entassé une dette publique ahurissante à seule fin de permettre la survie de l'ETAT-PROVIDENCE.
Comme aucun des responsables n'a tiré la sonnette d'alarme en temps voulu, la dette a enflé au fil du temps (à la plus grande satisfaction des banquiers, « puisqu'un état ne fait pas faillite », bien que la France et la Grèce aient connu la banqueroute à plus de 10 reprises au cours des derniers siècles), pour atteindre aujourd'hui un summum abracadabrantesque...
De telles situations se sont déjà produites au cours de l'Histoire récente (Finlande, Argentine, Zimbabwe) et systématiquement les populations mises à l'épreuve ont vu leur pouvoir d'achat se restreindre et leur niveau de vie fortement diminuer, durant de nombreuses années, avant de retrouver l'espoir d'un retour au « mieux-être ».
Les tergiversations, le laxisme et les palabres des Sommets Européens, la mise en place d'outils financiers tels que le FESF ou le MES, les aides, subventions, garanties ou dons ne mettront pas fins aux tares et aux utopies qui nous ont été infligées par la gouvernance euro-mondialiste, aux mains de Commissaires Européens arrogants suffisants et méprisants.
Ces incompétents ignorent même le bon sens de la déclaration d'Abraham Lincoln devant le Congrès américain en 1860 :
« Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l'employeur.
Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche.
Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous ne gagnez.
Vous ne pouvez pas aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu'ils pourraient et devraient faire eux-mêmes. »
Une telle méconnaissance de la réalité est consternante, infantile et inquiétante...
Pieter KERSTENS
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